GENDYTROUBLE: CYBER*FEMINIST COMPUTER MUSIC
GenDyTrouble: Cyber*Feminist Computer Music (2015 - )est une performance sonore de musique générée par ordinateur à l’aide du logiciel supercollider.
Le but de cette performance est de créer un lien entre le travail de Iannis Xenakis autour de la “Génération Dynamique Stochastique” (GenDy) et des théories autour du genre de Judith Butler, en passant par la racine étymologique gen- de GenDy et Genre.
ANNIE GOH
ARTISTE
ANNIE GOH
=> femme
=> chercheuse
=> dj et artiste
=> co-fondatrice avec Marie Thompson du projet Sonic Cyberfeminisms.

Présentation du projet Sonic Cyberfeminisms:

« Whilst many of these recent initiatives have been aimed at increasing the visibility of women in sound technology and computing-related fields, for many, the debates around improving representation of gender reveals disparities around what feminist agendas are being pursued. Is the lack of women and girls in audio technology a problem only to be fixed by increasing participation? Or is there a danger of “leaning in” to a regime of white supremacist, imperialist, capitalist hetero-patriarchy (to use bell hooks’ augmented phrase)? Revisiting Faith Wilding’s question of the political strategy of cyberfeminism, it is timely to ask – where is the feminism in sonic cyberfeminisms? »
=> https://soniccyberfeminisms.wordpress.com

=> Performance sous forme de DJ set
=> rapport Clubs
=> historiquement lieu d’émancipation queer

Dans quelle contexte sont montrer ces performances?
=> lors de festivals ou de résidence traitant de sujet queer et/ou féministes
=> Publique souvent déjà sensibilisés

https://ess.org/esscalendar/2017/1/29/sexing-sound-annie-goh-lynn-book-katharina-klement
https://www.ada-x.org
https://www.somersethouse.org.uk/residents/call-and-response

=> Diffusion d’extrait sur soundcloud
=> diffusion à plus grande échelle sur internet
FORME
SUJET/THÈME

IANNIS XENAKIS
=> auteur de l'algorithme Gendy
=> intégré à Csound, qui est un langage de programmation utilisé pour la création sonore
=> musique et du son comme imitant la « nature » ou une forme de son que l’on trouve dans la nature/ créer des sons nouveaux qui seraient propres à la generation par ordinateurs, en utilisant des modèles mathématiques.
=> Opposition nature/culture
=> Génération Dynamique Stochastique
JUDITH BUTLER
=> Performativité du genre: le genre est « performer », c’est-à-dire qu’il est socialement construit à l’aide de modèles définit par la culture dominante, modèles auxquelles les individus tentent de se conformer, performant ainsi le genre qui leur est assigné à la naissance en fonction d’attributs biologiques, perpétuant ainsi une vision binaire et hétérosexuelle du genre.
=> Comment les structures patriarcales et les groupes dominants ont rendus l’idée d’une binarité et d’une opposition des sexes inévitables et considérées comme allant de soi car justifiée biologiquement.
=> Opposition sexe/genre
« Gender performativity’s gesture of dislodging the repetitive acts, which are used to enforce staid categories, usually take place on a human level. Yet pushing down to the microsonic level, below human perception, this foray sees GenDyTrouble fighting a perhaps invisible, but not inaudible fight. »
n.paradoxa Vol. 37
Sujet minorisé?
=> questions de genre
=> femmes dans l’art sonore et dans la production/création musicale (notamment par ordinateur)
GenDyTrouble: Cyber*Feminist Computer Music est composé de quatre episodes: Gen(d)rate a new, micro feminine sonic warfare, battle of cybersexs et meditation on reproductive labour
Gen(d)rate a new
=> Génerée grace à des modèles de nombres aléatoires
=> reproduire une forme d’instabilité
=> traduction au niveau sonore de la réflexion de la philosophe Karen Barad dans Nature’s Queer Performativity :

"Queer is itself a lively mutating organism, a desiring radical openness, an edgy protean differentiating multiplicity, an agential dis/continuity, an enfolded reiteratively materializing promiscuously inventive spatiotemporality. What if queerness were understood to reside not in the breech of nature/culture, per se, but in the very nature of spacetimemattering?"

meditation on reproductive labour
=> sample de « Secrecy Wave Manifesto » de la DJ et musicienne transgenre Terre Thaemlitz qui vit et travaille au japon
=> sample du premier ministre japonais Hakuo Yanagisawa qui décrit les femmes comme des « machines à accoucher »
The battle of cybersexes
=> Bataille virtuelle entre des activistes féministes et des Mens’ Right’s Activists à partir de messages échangé sur twitter.
=> voix de synthèse et utilisation de fonctions aléatoires


micro feminine sonic warfare
=> joue avec des sons proche de voix
=> imiter les voix d’automate et de robot que l’on trouve dans la fiction et la domotique et qui sont souvent des voix féminines.
=> dans le cas de la fiction, souvent sexualisées et objets de désirs masculin et hétérosexuel (par exemple dans blade runner ou une IA féminine s’occupe des taches domestiques et tient compagnie au personnage masculin )
=> dans le cas de la domotique, reproduit une organisation genrée du travail domestique, avec un individu féminin qui s’occupe de la maison.

https://www.franceculture.fr/emissions/la-vie-numerique/pourquoi-faudrait-il-que-les-machines-aient-des-voix-dhomme-ou-de-femme



CYBERFÉMINISME
=> émerge dans les années 1990
=> introduire les femmes, les fluides corporels et la conscience politique dans les espaces électroniques
=> inspiré du manifeste cyborg de Donna Haraway
=> opposition aux cyber-espaces comme espaces masculins et à la maitrise des technologies, notamment d’internet et de la programmation, comme compétences réservées aux hommes cis et hétérosexuels
=> pratique artistiques décentrées, multiples et participatives, inspiré des commons et de la culture DIY présente sur internet.

 « Tous les problèmes sociaux que nous connaissons dans le monde réel, auront leur équivalent dans le monde virtuel » - Dale Spencer


HÉRITAGE DU CYBERFÉMINISME
=> donner de la visibilité aux artistes femmes et/ou queer dans l’art sonore et dans la production/création musicale
=> utiliser des outils technologiques (programmation) perçu comme masculins
=> thèmes féministes et autour des questions de genre
=> opposition à l’idée que le cyberspace (internet/forum) est neutre, libre et que les dynamiques de pouvoir et oppressions existant dans le monde physique ne s’y reproduisent pas
Sociologie

le genre produit une division binaire, créant ainsi deux groupes: homme et femme; dont l'un est dominant sur l'autre.

Le genre est produit socialement et non pas biologiquement, ce que l’on projette sur chaque genres par le biais de stéréotypes semble justifier que certains domaines - production d’art sonore et maitrise de logiciels fonctionnant à l’aide de programmation par exemple - soit réservés à un genre et en exclus un autre.

Histoire

Exclusion des femmes et des personnes queer dans l’histoire de la musique, l’histoire de l’art, d’internet et des avancées technologiques
=> revendications des cyberfeministes dans les années 1990.
=> guerrilla girls

Par exemple, exclusion des pionnières de la musique électroniques, au profit d’hommes :
Daphne Oram, Elaine Radigue, Delia Derbyshire, Pauline Oliveros, Maryanne Amacher, Laurie Spiegel, Ellen Fullmann, Else Marie Pade, Maddalena Fagandini, Hildegard Westerkamp, Susanne Ciani, et Ivana Stefanović.

Dans le domaine musical:

« In music theory, a “feminine ending” is defined as the conclusion of a melodic phrase on a weak beat, the weak part of a beat, or the weak part of a bar. »
- Annie Goh dans Sonic Cyberfeminism and its Discontents

=> « The issue of women in music, more specifically women in electronic music, has been hotly debated recently, as the statistics released by female:pressure in 2013 show shamefully how festivals and labels predominantly in the so-called developed world represent only a meagre average of 8.2% female artists (women-only acts, with a further 7.3% mixed acts, not including “women festivals”). Last year's CTM 2013 Festival itself clocks in with a paltry 9.9% of female artists (and a total 15.5% of women-only, mixed, and transgender acts). »
=> https://www.femalepressure.net/PDFs/fempressreport-03-2013.pdf
- Annie Goh dans Sonic Cyberfeminism and its Discontents

=> Création d’archétypes/stéréotypes de femmes musiciennes, qui sont également réducteurs et qui enferme dans un domaine/comportement
COMMENT CETTE MINORISATION EST-ELLE PRODUITE?
ARE COMPUTERS GENDER-NEUTRAL?

=> étude de Clifford Nass, Youngme Moon, et Nancy Green - Stanford University - 2006

Expérience :
Utiliser les même informations délivré par un ordinateur par le biais d’une voix féminine et par le biais d’une voix masculine. Avec pour objectif de déterminer si les stéréotypes de genre sont suffisamment forts pour influencés les réactions lorsque le genre de la machine est seulement associé à une voix, et alors même que les participants savent qu’ils s’adressent à une machine et non pas à un être humain.

Trois stéréotypes de genre ont été testé:

=>Évaluations/avis d’un homme sont plus valable que ceux d’une femme
=> un avis/ une évaluation positif d’une voix d’homme a plus d’influence que celle d’une femme

=> Rôle dominant/autoritaire convient mieux à un homme
=> un ordinateur avec une voix féminine sera évalué plus négativement qu’ un ordinateur avec une voix d’homme lorsqu’il a un comportement dominant/autoritaire

=> les femmes sont plus compétentes lorsqu’elles parlent de sujets « féminin » et les hommes plus compétents lorsqu’il s’agit de sujets « masculin »
=> Pour les sujets avec une voix d’enseignant masculin, l’enseignant était perçu comme un meilleur professeur lorsqu’il parlait de connaissances liées aux ordinateurs que lorsqu’il parlait de connaissances liées aux relations et à l’amour, à l’inverse, pour les sujets avec une voix d’enseignante, féminine, l’enseignant était perçu comme un meilleur professeur lorsqu’il parlait de connaissances liées aux relations et à l’amour plutôt que d’ordinateurs.


« This study presents an experimental demonstration of the power of gender stereotypes. Using a manipulation that effectively removed all other gender cues, including physical appearance and nonverbal communication, from the interaction, this study provides evidence that vocal cues embedded in a machine are sufficient to evoke sex- based stereotypic responses. Specifically, subjects used the stereotypes “evaluation from males is more valid than evaluation from females,” “dominance is more desirable in men than women,” and (for male-voiced evaluators) “women know more about subjects that are typically regarded as ‘feminine,’ whereas men know more about subjects that are typically regarded as ‘masculine.’” These stereotypic responses were generated in the absence of another human in the interaction; indeed, all subjects were explicitly informed that the interaction was with a computer. »

« The key implication is that when voice technology is embedded in a machine interface, voice selection is highly consequential. Indeed, by choosing (or casting) a particular voice, a designer or engineer may trigger in the user’s mind a whole set of expectations associated with that voice’s gender. For designers and engineers to assume that any voice is neutral, is a mistake; a male voice brings with it a large set of expectations and responses based on stereotypes about males, whereas a female voice brings with it a large set of expectations and responses based on stereotypes about females. »

Stereotypes de genre
=> existe même « désincarné », en dehors du corps et appliqué à des non-humains (machines)


COMMENT LE MONDE DE L'ART INTERPELLE ET/OU REJETTE CETTE MINORISATION AUJOURD'HUI?
Travail de Terre Thaemlitz:

- musicienne et militante transgenre
- themes: la singularité de l’identité, le genre et la violence domestique
- appropriation de la musique de club, musique historiquement de groupes marginalisé, détournement de ses codes

et aussi: HER NOISE ARCHIVE
UTILISATION VOIX DE SYNTHÈSE
- ré-appropriation d'un langage/outil

Comme vu en cours avec Felix Gonzalez-Torres
=> se ré-approprier un langage/ une forme/ un outil
=pour y infuser de nouveaux récits

"In our case, we should not be afraid of using such formal references, since they represent authority and history. Why not take them ? When we insert our own discourse into these forms, we soil them. We make them dark. We make them our own and that is our final revenge. We become part of the langage of the authority, part of history."

Felix Gonzalez-Torres

voix de synthèse féminine, de part leur utilisation sexiste (sexualisées ou s'occupant de taches domestiques)
= un outil de la domination masculine

Annie Goh infuse de nouveaux récits dans l’utilisation de voix de synthèse féminines en les re - contextualisant dans une forme empruntée au club et au monde de la nuit et en les intégrant dans un discours autour des questions de genre.
voix de synthèse
= renforce un système de domination patriarcale dans leur utilisatinon
https://www.liberation.fr/economie/economie-numerique/entre-harcelement-sexuel-et-inconfort-le-metavers-de-facebook-deja-un-lieu-toxique-pour-les-femmes-20211218_KHZVH2YHQNAX7DZ6J7GYWRR6SY/

« L’art fait prendre conscience des modes de production et les rapports humains produits par les techniques de son temps [...] en déplaçant ceux-ci, il les rend davantage visibles, nous permettant de les envisager jusque dans leurs conséquences sur la vie quotidienne [...] La technologie n’a d’intérêt pour l’artiste que dans la mesure où il met les effets en perspective, au lieu de la subir en tant qu’instrument idéologique »
Bourriaud, L’esthétique relationnelle, p.69
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